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Etudiants [AIX]pressifs

  • Valentine
  • 8 mai 2016
  • 2 min de lecture

Ce n'est pas la nouvelle de l'année, l'université ALLSH d'Aix-en-provence c'est une histoire de délabrement qui laisse progressivement place à des travaux. Mais la Fac de Lettres est aussi à l'image de ses filières artistiques et sociales, un terrain où des mouvements se mettent en place, où les syndicats étudiants prennent de l'ampleur, où des pans entiers sont entièrement couverts d'affichages et ainsi où les personnalités, aussi hétérogènes soient-elles, ont la place de s'affirmer. Depuis longtemps les bancs d'amphi, les portes des toilettes ou encore les cages d'escaliers ont eu droit à une décoration personnalisée de la part des milliers d'étudiants passés entre ces murs. Certains éléments sont décoratifs et artistiques, certains sont contestataires, d'autres diffusent des messages, d'autres encore font simplement partit des murs, tels des repères.

Plus récemment le commencement des travaux a entraîné une nouvelle vague de graphismes, certainement motivée par l'optique que le chantier recouvrira tout sur son passage. De ce fait, les plaques de séparation des travaux et certaines zones de la fac se sont retrouvées couvertes d’œuvres et de messages. Evidemment, il faut distinguer la simple dégradation de "l'expression artistique" mais ce phénomène à un côté participatif que je trouve intéressant. On s'étonne à lire des débats sur les portes, partant d'une simple phrase qui progressivement se voit complétée, contestée ou soutenue : une fois au crayon, une autre au blanco puis au stylo bleu, rouge, vert... Une véritable pensée prend forme, parfois jusqu'à prendre l'allure d'une sorte de débat philosophique voire politique. Et chacun, anonymement ou sous pseudonyme, a l'option d'avoir son mot à dire. Alors il est vrai que cela ne fait pas toujours "classe" et pas toujours "propre", c'était donc possible dans le contexte où les bâtiments étaient déjà relativement dégradés, et je pense (j'espère) que les zones réhabilitées seront maintenant respectées. Cependant, c'est dans cet environnement que ma licence s'est déroulée et, à l'approche de mes derniers jours dans ces bâtiments, je me suis surprise à regretter cette ambiance. J'ai regretté de ne plus avoir accès, de part l'avancée déjà prononcée des travaux, à certains de ces messages. Il est arrivé qu'ils m'interpellent au cours de mes déambulations dans les longs couloirs de la fac et je trouve dommage de ne plus en avoir la trace. J'aurai aimé pouvoir les relire, retrouver les arguments qui m'avaient amenés à réfléchir un peu plus loin que ma première pensée, retrouver aussi les messages qui m'avaient faite sourire par le cran et la répartie de certaines personnes.

Dans l'immensité de cette faculté peu d'endroits sont encore libres d'accès, peu d'endroits baignent encore dans cette prise de liberté, mais j'ai voulu immortaliser le peu qu'il en reste, dont voici quelques exemples...

* Dernière photo :" Buvons un verre, allons pécher, pas une guerre ne pourra durer, tant que la bière et l'amitié et la musique, nous feront chanter" - Renaud par Robin des Mots "Sur mes cahiers d’écolier Sur mon pupitre et les arbres Sur le sable sur la neige J’écris ton nom [...]" - Liberté, Paul Eluard

© 2014 - 2016  Instants d'évasion - Valentine Bottagisi

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